OphtaCity n’est pas de la «sous-médecine»
La Santé près de chez vous – Santé
Publié par LaDepeche.fr le 10/12/2014
Etonné par la réaction des ophtalmologistes ? Pas vraiment. Régis Poussin, le co-fondateur du complexe OphtaCity est plutôt choqué par les propos tenus (voir notre édition du 3 décembre). «Le SNOF nous a fait un certain nombre de procès mais ils ont perdu. On a enlevé la mention soins ophtalmologiques parce qu’ils nous l’ont demandé et qu’on a fait cette concession», explique-t-il, déçu que les professionnels lot-et-garonnais aient décidé d’emprunter la voie juridique, comme leurs homologues dunkerquois, plutôt que d’ouvrir le débat et d’arriver à «une coopération en bonne intelligence.»
Faux débat
Au lieu de ça, le centre qui propose un accès rapide au dépistage ophtalmologique et aux lunettes, si besoin, a l’impression d’être attaqué sur la nationalité des médecins avec lesquels il collabore. «C’est l’Europe !» s’insurge Régis Poussin. «Quand vous avez un médecin qui a une reconnaissance mondiale et qui veut travailler avec vous, vous n’hésitez pas une seconde qu’il soit en Espagne ou ailleurs.» Effectivement, le choix de la télé-médecine transfrontalière place son entreprise sous la loi communautaire, mais comme il le précise : «Si on veut une stabilité juridique dans notre modèle, on a intérêt à se placer sous le droit européen, ce n’est pas de la légalité, c’est de la super-légalité», et il ajoute au passage : «Cela fait 3 ans que le SNOF nous attaque, s’il y avait une faille, il nous aurait attaqués là-dessus depuis longtemps.»
Corporatisme
Derrière tout cela, l’entrepreneur se demande si les ophtalmologistes du département n’ont tout simplement pas une peur : perdre des patients.
«Mais notre activité n’a jamais généré de baisse de flux de patientèle parmi les ophtalmologistes pour la simple et bonne raison que notre offre s’adresse principalement à ceux ou celles qui n’arrivent pas à obtenir des rendez-vous dans des délais raisonnables.» Le président de l’ordre départemental des médecins est bien conscient que le temps moyen pour obtenir un rendez-vous est trop long, il reconnaît «une tension démographique sur les ophtalmologues», mais nie que ce conflit soit dicté par un esprit corporatiste. «C’est une certaine vision de la médecine que l’on défend. Est-ce que l’organisation du système de soin doit être nationale ou est-ce que l’on doit avoir une vision très libérale ? Est-ce que l’on va vers une déstructuration par filière ou est-ce que l’on défend une certaine vision du soin ?» à ces questions Régis Poussin apporte une simple réponse : l’intérêt du patient. «Les Français préféreront peut-être obtenir, en moins de 15 jours, un rendez-vous d’une durée moyenne de 45 minutes avec des professionnels de santé à leur écoute. Si j’ai la vue qui baisse et que j’ai besoin de lunettes, j’ai deux solutions : attendre 6 mois à 1 an pour avoir un rendez-vous d’une durée moyenne de 16 minutes et risquer que ma vue baisse encore ou allez chez un opticien dans le cadre du renouvellement des lunettes au bout de trois ans, au risque qu’il ne dépiste pas un autre problème.» Il estime donc apporter une troisième alternative, «nous sommes des facilitateurs d’accès aux soins par la mise en relation entre patients et ophtalmologistes. Les patients sont reçus rapidement et on réalise des examens. Je ne vois pas en quoi c’est de la sous-médecine ou du sous-dépistage.»
Michael Ducousso
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